Si l'on considère ses racines latines, l'éducation est davantage un moyen de faire surgir les potentialités qui sommeillent enfouies au plus profond de nous-même. Les démarches pédagogiques ou éducatives que nous employons encore trop aujourd'hui ont pour base la transmission du savoir. La voie de la philosophie classique, de même que les différentes voies initiatiques, adoptent le point de vue opposé : des pratiques concrètes qui ont pour but de faire surgir ce qui était déjà présent en nous, à notre insu. Platon parle de réminiscences, c'est à dire, nous souvenir de ce que nous savons au plus profond de nous, de nos compétences cachées mais pourtant présentes. Divers auteurs nous guident sur le chemin d'une telle éducation. Cela va des pionniers comme C.G. Jung ou Mircea Eliade aux contemporains comme Gilbert Durand, Karlfried Graf Dürckheim ou René Barbier. Pour ces penseurs, l'humanité partage un réservoir de contenus accessibles qui peuvent être considérés tour à tour comme conditionnant nos manières d'agir ou comme un potentiel de dépassement ces manières habituelles d'agir. Et c'est bien sur cette dernière acceptation que peut se baser une éducation globale, non réduite à un seul champ des productions de l'esprit humain mais les embrassant tous et reliant ainsi les contraires : esprit - matière, corps - âme, mythos - logos.
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